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Les États-Unis et le Maroc : le Sahara comme nouveau pôle d’investissements
Lorsque Washington a reconnu la souveraineté du Maroc sur son Sahara, beaucoup y ont vu avant tout un geste politique. Mais pour les États-Unis, il s’agit bien plus que d’un symbole : cette décision ouvre la voie à une coopération économique renforcée et place les provinces du Sud marocain au cœur d’une stratégie d’investissements inédite. Le secrétaire d’État adjoint Christopher Landau l’a rappelé à New York, à l’issue d’une rencontre avec le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita : l’administration américaine souhaite désormais encourager activement les entreprises américaines à s’implanter dans cette région, porteuse d’un potentiel considérable.
L’intérêt de Washington est clair : miser sur un territoire où le Maroc déploie depuis plusieurs années une stratégie ambitieuse de développement. Le Sahara marocain connaît une transformation rapide grâce à des projets structurants tels que le port de Dakhla Atlantique, les zones franches industrielles, les parcs éoliens et solaires, ainsi que les grands corridors routiers et logistiques destinés à relier l’Afrique de l’Ouest aux marchés mondiaux. En soutenant ces initiatives, les États-Unis voient l’opportunité de positionner leurs entreprises sur des marchés émergents et de bénéficier d’un cadre juridique et économique stable, garanti par l’État marocain.
Le Royaume, de son côté, offre aux investisseurs américains un environnement propice. Avec un taux de croissance soutenu, des accords de libre-échange signés avec les États-Unis, l’Union européenne et plusieurs pays africains, ainsi qu’une politique énergétique tournée vers les renouvelables, le Maroc s’affirme comme une plateforme idéale pour rayonner vers l’Afrique. Les provinces du Sud, longtemps perçues comme périphériques, deviennent ainsi un moteur d’intégration économique continentale. Washington l’a bien compris : accompagner le Maroc dans cette dynamique, c’est aussi consolider une présence stratégique sur un marché africain en pleine expansion.
Les opportunités sectorielles sont nombreuses. Dans l’énergie, les entreprises américaines peuvent contribuer au développement des projets solaires et éoliens qui font du Maroc un leader régional de la transition énergétique. Dans la logistique et le transport, la construction du port de Dakhla et des corridors vers le Sahel ouvre des perspectives inédites pour le commerce international. Dans l’agro-industrie et la pêche, les ressources du Sahara constituent un potentiel considérable qui peut être exploité de manière durable grâce à des partenariats technologiques. À cela s’ajoute le secteur du tourisme, où l’expertise américaine en matière d’infrastructures et de services pourrait jouer un rôle décisif.
L’approche américaine repose sur une conviction simple : la prospérité est le meilleur garant de la stabilité. En encourageant leurs entreprises à investir dans le Sahara marocain, les États-Unis ne se contentent pas d’accompagner un allié, ils consolident également leur propre position économique dans une région stratégique. Cet engagement leur permet de diversifier leurs débouchés, de renforcer leur présence en Afrique et de créer de nouvelles synergies entre l’économie américaine et marocaine.
Pour Rabat, ce soutien est doublement précieux. Il légitime sur le plan international sa vision d’un Sahara intégré et en pleine croissance, tout en offrant des partenariats concrets capables d’accélérer le développement local et régional. La coopération avec Washington apporte non seulement des capitaux, mais aussi une expertise, une innovation technologique et un savoir-faire managérial dont bénéficieront les acteurs marocains.
Ainsi, la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara trouve son prolongement naturel dans l’économie. Loin d’être une déclaration isolée, elle s’accompagne d’un engagement tangible : faire du Sahara un espace d’investissement et de prospérité partagée. Le pari est ambitieux, mais il repose sur une convergence d’intérêts. Les États-Unis cherchent à renforcer leur présence dans les marchés émergents, le Maroc offre la stabilité et la vision nécessaires pour ouvrir la porte de l’Afrique.
Dans ce contexte, l’alliance maroco-américaine se distingue par son pragmatisme. Elle démontre que la diplomatie peut se traduire en projets concrets, en infrastructures visibles, en emplois créés et en richesses partagées. Le Sahara marocain devient le symbole de cette coopération tournée vers l’avenir, où politique et économie s’entremêlent pour bâtir une prospérité commune. Washington et Rabat l’ont compris : l’investissement est la clé, et le Sahara en est aujourd’hui le terrain privilégié.
Marco baratto
