Le Roi du Maroc exhorte à concilier progrès et équité dans la gouvernance publique
marco baratto
Comme le veut la tradition, Sa Majesté le Roi du Maroc a ouvert la session d’automne du Parlement, marquant ainsi le début de la dernière année du mandat actuel de la Chambre des Représentants. Dans un discours à la fois solennel et incisif, le Souverain a rappelé avec une clarté remarquable la nécessité d’un engagement collectif et cohérent en faveur d’un développement équilibré du pays, exhortant les parlementaires à assumer pleinement leurs responsabilités envers les citoyens.
Au cœur de son intervention, le Roi a insisté sur un principe essentiel : il ne doit exister ni contradiction ni concurrence entre les grands projets nationaux et les programmes sociaux, dès lors que l’objectif commun demeure le même — développer le pays et améliorer les conditions de vie de tous les Marocains, où qu’ils se trouvent.
Ces paroles résonnent comme une réponse directe aux inquiétudes exprimées par de nombreux jeunes, qui se demandent s’il est possible de concilier la modernisation rapide des infrastructures — notamment à l’approche de la Coupe du Monde de football — avec la nécessité urgente de renforcer les secteurs sociaux, en particulier la santé et l’éducation.
Le Roi a rappelé avec fermeté que la justice sociale et la réduction des disparités territoriales ne sont ni des slogans politiques ni des priorités de circonstance, mais une orientation stratégique permanente, un défi fondamental qui doit guider l’ensemble des politiques publiques. Ce message, subtil mais résolu, constitue un appel clair à tous les niveaux institutionnels : il faut agir avec détermination, sans retards, sans lourdeurs administratives ni gaspillages, car la bureaucratie stérile est un frein à la justice et au progrès.
Dans cette optique, Sa Majesté a encouragé le développement des initiatives économiques locales, la création d’emplois pour les jeunes, ainsi que le renforcement des systèmes d’éducation et de santé et la réhabilitation des zones défavorisées. Son appel a été explicite :
“Nous invitons chacun, à sa place, à lutter contre les pratiques qui gaspillent le temps, les efforts et les ressources. Nous n’acceptons aucun compromis sur l’efficacité ni sur la valeur réelle des investissements.”
Ces mots traduisent une volonté de rompre avec la lenteur administrative et de replacer le citoyen au centre de l’action publique. Une fois encore, le Roi cherche à se tenir aux côtés du peuple, au plus près de ses préoccupations quotidiennes, loin des lenteurs bureaucratiques et des intérêts partisans.
Les observateurs étrangers, souvent habitués à des discours plus populistes ou agressifs, ont souligné la singulière élégance du ton royal : une parole ferme, mesurée, sans outrance, mais chargée de sens et de détermination. Pas de slogans, pas de promesses creuses : un appel moral et politique à la responsabilité collective.
Ainsi, le discours d’ouverture n’a pas été une simple formalité protocolaire. Il s’est affirmé comme un moment de direction nationale, un rappel du cap à suivre : bâtir un développement complet, équilibré, qui unisse croissance économique et cohésion sociale, modernisation et solidarité, dans un Maroc confiant, lucide et profondément humain.