Formation continue au Maroc .. Les GIAC et l’ABCF sonnent l’alarme
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Formation continue au Maroc .. Les GIAC et l’ABCF sonnent l’alarme
Rabat, Maroc – 3 juillet 2025 – Les Groupements Interprofessionnels d’Aide au Conseil (GIAC) et l’Association des Bureaux de Conseil et de Formation (ABCF) ont lancé un cri d’alarme retentissant, interpellant directement le Ministre de l’Inclusion Économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, face à une crise jugée “systémique” paralysant le dispositif national de formation continue (CSF). Dans un communiqué de presse cinglant, les deux entités dénoncent une situation intolérable qui met en péril la compétitivité des entreprises marocaines et le développement des compétences.
Selon le communiqué, le service essentiel d’accompagnement des TPE-PME, qui permet l’identification des besoins en compétences et la mise en œuvre de plans de formation adaptés, est gravement entravé. Les budgets dédiés à l’ingénierie de formation et aux diagnostics stratégiques, pourtant financés par la Taxe de Formation Professionnelle (TFP) versée par les entreprises, seraient bloqués depuis des mois. Ce retard décisionnel contraint les entreprises à réduire drastiquement leurs cycles de formation, les ramenant à seulement trois mois au lieu des douze initialement prévus, compromettant ainsi l’efficacité de ces programmes.
Les GIAC et l’ABCF pointent du doigt une gouvernance défaillante du système. Ils dénoncent l’irrégularité des réunions du Comité Central des Contrats Spéciaux de Formation (CCCSF), l’opacité des délibérations, l’absence de publication des procès-verbaux, et des décisions unilatérales souvent déconnectées des réalités du terrain. L’obsolescence du système d’information est également mise en cause, sapant la transparence et le suivi des actions. Plus préoccupant encore, les retards chroniques de remboursement des frais de formation constituent une violation des délais légaux. Un exemple concret de cette paralysie est l’opposition d’un représentant ministériel à une résolution du CCCSF visant à prolonger les délais de dépôt des dossiers techniques pour préserver l’année 2025, malgré le consensus des autres membres. Les GIAC et l’ABCF mettent également en garde contre un “interventionnisme croissant de l’administration” qui viderait les instances consultatives de leur rôle, portant atteinte au principe de gouvernance partagée.
La situation est d’autant plus grave que près de 70% des fonds alloués à la formation continue, issus de la TFP, resteraient inutilisés. Une “situation intolérable” qui prive les TPE-PME de leur droit légitime à la montée en compétences, engendrant “frustration, incompréhension et défiance”. Les GIAC et l’ABCF réfutent toute tentative d’imputer ces dysfonctionnements aux cabinets de conseil et de formation.
Face à cette dérive alarmante, un appel solennel est lancé au Ministre pour débloquer sans délai les budgets des quatre dernières années dédiés aux diagnostics stratégiques, aux ingénieries et aux plans de formation. Ils demandent également l’engagement d’une concertation élargie avec tous les acteurs du système (partenaires sociaux économiques, OFPPT, GIAC, OCF, entreprises) pour restaurer la confiance. L’application de la loi 60-17, avec la publication des décrets d’application toujours en attente depuis 2018, la modernisation du système d’information, et le respect des droits des entreprises par le remboursement des frais dans les délais légaux sont également des exigences clés.
Les GIAC et l’ABCF concluent leur communiqué en insistant sur l’urgence d’une réforme de la formation continue, affirmant que le Maroc ne pourra réussir ni sa transition économique ni sa réindustrialisation sans placer le capital humain au cœur de ses priorités. Ils réaffirment leur engagement total à accompagner les entreprises marocaines vers une économie plus résiliente, inclusive et compétitive.